Guy Mansuy – L’Essence du reste

À l’occasion d’une exposition à la galerie Capazza, magnifique lieu médiévale en Sologne du 5 octobre au 8 décembre 2024, les éditions Lelivredart publient L’Essence du reste, une monographie consacrée à Guy Mansuy. L’ouvrage retrace le parcours de cet artiste qui transforme des matériaux délaissés en compositions géométriques rigoureuses.

« Je ne fabrique pas, c’est un art de la bricole fondé sur la récupération, l’assemblage, la composition », confie Guy Mansuy. Dans son atelier, l’artiste collecte avec patience des fragments de bois flotté, des papiers usés, des plaques de métal rouillé qu’il agence selon une géométrie précise héritée du Bauhaus.

L’alchimie des matériaux

Formé à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Guy Mansuy développe une pratique singulière où le rebut devient matière première. Ses compositions s’organisent autour de trois axes – le bois, la rouille, le papier – dans une quête d’harmonie qui transcende la matière usée. « Les multiples variations de son art sont un hommage à la lumière, la couleur, au savoir-faire de l’homme », note Olivier Giel, directeur délégué à la Comédie-Française.

Une géométrie sensible

Dans ses œuvres, la rigueur constructive dialogue avec une sensibilité poétique où les traces du temps deviennent essence de la création. Guillaume Gallienne observe : « De cette architecture, de cet assemblage, de ces couleurs, de ces matières naît un voyage poétique ». L’artiste compose des tableaux où chaque élément trouve sa juste place, créant des harmonies chromatiques d’une rare justesse.

L’art de la métamorphose

« Il faut aller loin et jusqu’à oublier l’usage premier de cette matière », souligne Tahar Ben Jelloun. Les compositions de Guy Mansuy révèlent une tension créative entre la simplicité des matériaux et la sophistication des assemblages. Ses œuvres conjuguent l’influence du constructivisme avec une poétique personnelle de la trace et de l’usure.

L’exposition à la galerie Capazza offre un écrin idéal à cette œuvre où le délaissé devient précieux. Dans un dialogue subtil entre architecture médiévale et art contemporain, elle révèle toute la pertinence d’une démarche qui, depuis plus de quatre décennies, transforme le quotidien en poésie visuelle.