Dernières parutions
Victor Permal – Regards sur 50 ans de création
« Monter plus haut pour voir plus loin » : cette maxime créole pourrait résumer l’essence même de la démarche de Victor Permal. Dans son atelier au pied du volcan martiniquais, l’artiste fait naître des chevaux d’un bleu profond, symboles d’un peuple puisant sa force dans ses racines. Fils d’un père indien et d’une mère africaine, cet ancien prêtre devenu artiste a développé une technique unique, mêlant huile et encre en une matière transparente qui traduit plastiquement la fusion des cultures. Ses œuvres, où les corps se mêlent à une végétation luxuriante, portent l’ambition de construire ce qu’il nomme « l’unité anthropologique » de son peuple. Un parcours atypique nourrit cette quête : de Fort-de-France à Paris, en passant par Alger, Permal trace depuis cinquante ans un chemin où l’intime rejoint l’universel.
Nicolas Chenard – La Divine Comédie
« Lasciate ogni speranza, voi ch’entrate. » Ces mots gravés aux portes de l’Enfer n’ont pas découragé Chenard. Nous sommes fascinés par l’ampleur de son projet : illustrer l’intégralité de La Divine Comédie et recopier à la main ses 14 233 vers. Dans une démarche méthodique, l’artiste accompagne le périple de Dante, des cercles infernaux aux sphères célestes. Son trait, tour à tour tourmenté, épuré ou éthéré, épouse les métamorphoses du texte. Là où ses prédécesseurs privilégiaient souvent les passages les plus spectaculaires, Chenard choisit d’accompagner le poème dans sa totalité, offrant à chaque chant sa propre respiration visuelle. Une exploration qui réactive, avec une sensibilité contemporaine, les thèmes universels de cette œuvre majeure : la quête de sens, le désir de rédemption, l’aspiration à la transcendance.
Marguerite Bauer Benidir, Père Dalmer Jiron Deza – La voie de l’apaisement
Comment dire la foi à l’heure du doute ? Nous avons trouvé une réponse inattendue dans le dialogue entre Marguerite Bauer Benidir et le père Dalmer Jiron Deza. La poétesse alsacienne et le prêtre photographe péruvien orchestrent une symphonie à deux voix : ses mots cherchent la trace du divin dans les cimetières lointains, ses images captent la présence de l’invisible dans la nature. Quand la rhapsodie du doute s’élève, le silence des photographies répond. Quand la foi renaît, les poèmes chantent et les images rayonnent. Une œuvre qui renouvelle l’art spirituel.
Didier Hamey – Bonshommes & Bloom
Nous avons accompagné Didier Hamey dans sa quête du mystère végétal, où ses cueillettes de sous-bois se métamorphosent en récits poétiques. Son livre d’artiste, à la reliure japonaise avec ses pages repliées sur elles-mêmes, dévoile en tête-bêche deux séries : les Bonshommes, nés dans l’effervescence de la Casa de Velásquez de Madrid, et les plus récents Bloom.
Dans la lignée des grands observateurs de la nature, de Jean-Henri Fabre aux surréalistes, l’artiste renouvelle ce dialogue millénaire entre l’homme et le végétal. Sa technique de taille-douce sur Plexiglas sublime la matière première en un fascinant bestiaire, où la nature retrouve sa dimension sacrée et poétique.
Erdal Alantar – Abstractions musicales
« Le son me donne la couleur. » Nous sommes heureux de faire découvrir l’œuvre d’Erdal Alantar, artiste turc qui a créé à Paris une synthèse unique entre calligraphie ottomane et abstraction lyrique.
Installé en France en 1959, il peint au sol sur de grandes toiles, guidé par les symphonies de Wagner ou Berlioz. Sa double culture nourrit une gestuelle baroque où le noir, symbole oriental de « joie de vivre », dialogue avec des couleurs vibrantes. De l’usine d’œillets métalliques où il fut ouvrier aux cimaises des galeries parisiennes, son parcours témoigne d’une persévérance remarquable qui l’a mené jusqu’au Victoria & Albert Museum.