Erdal Alantar – Abstractions musicales
Mot de l’éditeur
« Le son me donne la couleur. » Cette confidence d’Erdal Alantar résume l’essence même de sa démarche artistique, où les volutes dansantes incarnent une synthèse unique entre calligraphie ottomane et abstraction lyrique occidentale. C’est cette fusion particulière entre deux mondes que nous sommes heureux de présenter dans ces pages.
Dans son atelier d’Ivry-sur-Seine, nourri dès l’enfance d’une culture donnant la suprématie à l’écriture, Alantar puise son inspiration dans les calligraphies ottomanes (Hat sanati) tout en embrassant la révolution abstraite gestuelle parisienne. Sa formation auprès des maîtres calligraphes comme M. Râkim Efendi dialogue subtilement avec l’influence des grands noms de l’École de Paris. Le noir y occupe une place singulière, symbole non pas de mort comme en Occident, mais de « joie de vivre » orientale, celle de « l’ombre de l’arbre, symbole de fraîcheur ».
Cette double culture se manifeste dans sa gestuelle si caractéristique, où les « rondeurs baroques » – comme il les nomme lui-même – rencontrent l’énergie spontanée de l’abstraction lyrique. Si certains critiques, comme René Gaudy, insistent sur l’importance des calligraphies ottomanes dans son œuvre, l’historien d’art Kaya Özsezgin nous met en garde contre une lecture trop orientaliste, rappelant que « les courbures colorées des tableaux d’Alantar sont retrouvées dans nombre d’œuvres d’artistes occidentaux ».
Son rapport physique à la peinture révèle cette approche totale de l’art, où le corps devient l’instrument d’une création qui unit Orient et Occident. Travaillant au sol sur de grandes toiles, guidé par les symphonies de Wagner ou Berlioz, il crée des compositions aux couleurs vigoureuses qui transmettent une énergie vitale nourrie par sa double culture.
Cette monographie, publiée avec ses fils Alp et Cent Alantar, nous rappelle qu’un art authentique naît souvent du dialogue fécond entre les cultures. L’œuvre d’Alantar continue aujourd’hui de nous montrer comment la musique symphonique occidentale peut dialoguer avec la calligraphie ottomane dans une danse perpétuelle de formes et de couleurs.
20 x 26 cm
72 pages en couleurs
Couverture cartonnée
isbn 978-2-35532-445-1
25 €
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