UN PARCOURS ENTRE SCULPTURE ET ENGAGEMENT

Les éditions lelivredart présentent la première monographie consacrée au sculpteur néerlandais Alex Stalenberg. L’ouvrage Alex Stalenberg – Électron Libre, préfacé par Philippe-Louis Coudray, retrace le parcours de cet artiste singulier, de ses débuts aux Pays-Bas dans les années 1970 jusqu’à ses créations récentes, tout en documentant son rôle déterminant dans les scènes artistiques alternatives françaises.

À l’heure où l’art questionne sa place dans la société, l’œuvre d’Alex Stalenberg propose une réponse qui s’ancre dans une double démarche : l’exploration sensuelle de la matière et l’engagement collectif. Né en 1955 aux Pays-Bas, cet artiste a développé une relation particulière avec la pierre, privilégiant les formes organiques et les courbes harmonieuses qui contrastent avec la dureté du matériau. Sa carrière, jalonnée de créations et d’engagements sociaux, révèle un créateur pour qui l’acte artistique dépasse largement la production d’objets.

Un dialogue intime avec la matière

Le travail sculptural de Stalenberg repose sur une approche intuitive et sensible de la pierre. Réfractaire à l’utilisation d’outillage lourd et bruyant, il préfère le contact direct, tactile, avec ses matériaux de prédilection : le calcaire tendre et l’albâtre. « Je forme. C’est tout ce que je fais. Je n’anéantis pas ! Mais j’exploite des contrastes », affirme l’artiste, révélant ainsi l’essence de sa démarche créative.

Sa technique singulière inclut la création de sculptures à « multi-poses » qui peuvent être appréciées sous différents angles, offrant ainsi plusieurs lectures d’une même œuvre. Le jeu entre ombre et lumière occupe une place centrale dans son processus créatif : « L’ombre a toujours joué un rôle important dans mon travail. Chaque pièce a reçu sa propre lumière à sa création. Sa mise en valeur, c’est retrouver sa lumière », explique-t-il.

Catalyseur de la scène artistique alternative

Au-delà de sa production personnelle, Stalenberg s’est imposé comme un acteur majeur des scènes artistiques alternatives, particulièrement à Paris dans les années 1990. Après avoir quitté une carrière dans l’entreprise américaine Texas Instruments, il s’engage dans le milieu artistique parisien où il prend en charge la gestion de plusieurs espaces collectifs d’envergure, dont le mythique Pôle Pi.

« Ce n’est pas simplement de créer, mais d’inscrire l’acte artistique dans une société en mouvement, de revendiquer la pierre comme un élément d’harmonie face à la frénésie du consumérisme moderne », note Philippe-Louis Coudray dans sa préface. Cette vision engagée de l’art a permis à des centaines d’artistes de trouver des espaces de création et d’expression dans des lieux emblématiques comme l’Espace Timbaud ou le lycée Diderot transformé en cité d’artistes.

Un parcours nomade ancré dans la matière

Le parcours géographique de Stalenberg reflète sa liberté créative : des Pays-Bas à la France, en passant par les États-Unis et l’Allemagne. Cette mobilité a nourri son œuvre d’influences diverses, du mouvement CoBrA aux arts premiers, créant un langage sculptural reconnaissable et pourtant en constante évolution.

Jean-Paul Chabrier, dans l’introduction, dépeint un artiste en perpétuelle recherche : « Chez moi, en fait, ça bouillonne tout le temps, c’est quasiment volcanique. Il faut que ça explose ! Je suis une vraie éponge ! » Cette énergie créatrice s’est matérialisée dans des sculptures exposées internationalement, mais aussi dans des projets monumentaux et des interventions pédagogiques nombreuses.

Biographie

Alex Stalenberg est né en 1955 à Bakkum/Castricum aux Pays-Bas. Après une formation initiale en horticulture et diverses expériences professionnelles, il se consacre pleinement à la sculpture à partir des années 1990. Basé actuellement dans le Périgord vert, il poursuit son travail de création tout en participant régulièrement à des expositions et symposiums internationaux.

Philippe-Louis Coudray, Jean-Paul Chabrier, François Giovangigli et Ingrid Altner apportent leurs témoignages et analyses dans cet ouvrage richement illustré qui constitue désormais la référence sur l’œuvre de cet artiste singulier.

À travers ses 96 pages richement illustrées, cette monographie offre un éclairage inédit sur un créateur polymorphe dont l’œuvre résonne particulièrement avec les préoccupations contemporaines sur la place de l’art dans la cité et le rapport à la nature. Un document essentiel pour comprendre une démarche artistique où liberté créative et engagement collectif se nourrissent mutuellement.